Flash-back.
Août. Le soleil du soir caresse ma peau tannée par la lune. Au loin, un klaxon à la con.
Paf ! Une idée.
Retranscription immédiate en croquis :
(un crayon et un bloc-notes carnet de moleskine sous la main, ça aide)
Puis, le papier macule (mmh oui).
D'abord le découper au format désiré. Et le scotcher sur un carton,
afin d'éviter qu'il gondole (à Venise) avec le futur détrempage.
Là.
Papier : tu es beau.
On passe au crayonné, en espérant qu'il soit au moins aussi sympa que le croquis :
Il est sympa.
Je suis content.
Le badigeonnage commence. Acrylique bien diluée pour les fonds :
On est d'accord, ça ne ressemble à rien.
Attends.
Peinturage proprement dit : acrylique sortie du tube et aquarelle.
Là, ça ne rigole plus : pas le droit à l'erreur, la tension est à son grenier comble, le stress exulte,
ça mouille hardi là où ya des poils (pinceaux, aisselles)...
Ca sent l'oignon.
Naan, je blague, je suis parfaitement détendu, je suis... bien.
Sauf peut-être une envie de pipi.
Mais c'est pas le moment quand même. Voilà.
On laisse sécher.
On va faire pipi.
...
On tire la chasse. Et là, on se dit avant de retourner à l'ouvrage, la braguette encore béante:
"cette petite peinture, est-elle vraiment aussi sympa que dans mon souvenir (d'avant pipi) ?"
Plus que quelques mètres.
réponse : mmmouais
(l'artiste est rarement satisfait, mais c'est juste pour se faire mousser, même tout seul)
C'est sec. On reprend avec quelques rehauts discrets à l'encre de Chine et petites finitions.
Bien. Terminé (on dit).
Maintenant, tu peux remonter au début de l'article.
Merci de ton attention.
Oui.
Et on referme la braguette.