Pour info, l'album a été réédité aux US en 2013, uniquement en vinyle (avec pochette sérigraphiée, comme l'originale et fac-similé du polycop) et ce, à un prix évidemment beaucoup plus soft.
EPILOGUE
Magie de l'internet, c'est par l'intermédiaire de cette BD que j'ai été contacté par Pascal Genneret, co-fondateur de Celebration (où il a officié en tant qu'auteur/compositeur/guitariste/chanteur) : il a bien voulu m'en dire un peu plus sur l'histoire du groupe et du disque et m'a aussi transmis quelques documents d'époque (qu'il en soit ici remercié).
C'est ce dont quoi je vais vous narrer de fait.
Il se trouve que ma "bande de sales hippies enfumés" était à la base deux potes étudiants qui se sont rencontrés en 1975 sur les bancs de l'Ecole Normale de Troyes.
Partageant leurs goûts pour Dylan ou Crosby, Stills, Nash & Young pour l'un (Pascal) et le folk celtique pour l'autre (Jacques Godin), ils tapent le boeuf ensemble et fréquentent les hootenannies de la région. L'idée de monter un groupe germe rapidement : ils reprennent contact avec des connaissances qui taquinent la note (Bertrand Côte, Pierre Lozac'h) et se réunissent, en une seule et unique session, le 22 mai 1976 à Neuville/Seine pour ce qui sera une pleine nuit de musique au coeur du vignoble champenois (la production locale en fera d'ailleurs les frais).
On leur avait présenté Guy Millot, un passionné de son qui possède un magnétophone à bande : brut et sans mixage, c'est chez lui que se fera l'enregistrement. Claire Genneret vient à la rescousse poser quelques chœurs.
Au petit matin, onze morceaux seront gardés avec la volonté de célébrer cette nuit par le pressage de quatre cents 33 tours chez "Le Kiosque d'Orphée", dans une pochette dessinée par Jacques et sérigraphiée à l'atelier de "la Taupe", incontournable association contre-culturelle troyenne.
Les premiers exemplaires auront droit au polycop "primaire et énervé"(dixit Pascal), les suivants sortiront avec le dos imprimé :
Il existe une version alternative avec pochette verte :
Mais cette fin de l'année scolaire, synonyme de fin des études signa aussi la fin du groupe, les quatre compères s'éparpillant à travers la Champagne ou en Bretagne.
Prenant d'autres directions musicales et se produisant dans diverses formations, ils distribueront chacun dans leur coin leurs exemplaires du disque au gré des concerts et des festivals.
Le stock finira par s'épuiser et le disque tombera dans l'oubli.
Et puis il y eut internet : l'album devint culte dans les milieux initiés, les prix flambèrent, Pascal commença a être contacté par des collectionneurs assoiffés puis par le boss d'un label américain de réédition (Time-Lag) qui était tombé en amour à l'écoute d'un exemplaire moisi, trouvé on ne sait où : "je vais acheter twa tes 2 dernières exemplaires neuves pour faiwe oune new disque" lui dit-il à peu près, de cet accent chantant qui illumine les soirées embrumées en haute mer.
C'est ainsi que le "vieux vert village" s'offrit une nouvelle jeunesse en 2013, repressé à trois cent cinquante exemplaires et distribué cette fois-ci de par le monde.
Chaîne Youtube de Pascal Genneret (Artiste à double casquette, il est désormais auteur compositeur interprète de chansons “jeune public” et chansonnier)